L’incendie sur les lieux de travail est un sujet très préoccupant, et d’actualité permanente. En matière d’incendie, la législation est abondante [[L’arrêté royal du 28 mars 2014 relatif à la prévention de l’incendie sur les lieux de travail; l’article 52 du RGPT concernant les obligations des employeurs et l’organisation de la lutte contre l’incendie sur les lieux de travail (modifié en grande partie par l’arrêté royal du 28 mars 2014 relatif à la prévention de l’incendie sur les lieux de travail); des arrêtés royaux, concernant notamment la construction des bâtiments (A.R. du 7 juillet 1994, et ses modifications); des normes requises par les services incendie; les exigences de certains bâtiments propres à certaines activités (homes, hôtels, etc.); la loi du 4 août 1996 et l’arrêté royal du 27 mars 1998, relatifs à la politique du bien-être des travailleurs lors de l’exécution de leur travail ; le règlement général des installations électriques (RGIE), etc.]], et les compagnies d’assurance[[ Afin d’obtenir une protection adéquate en cas d’incendie (et de vols), il est conseillé de réaliser un inventaire des biens de l’association ; Il est aussi fortement suggéré de l’accompagner de factures, de photographies ou d’un enregistrement vidéo. Les reçus, garanties et manuels d’instructions peuvent également servir de pièces justificatives.]] peuvent imposer des prescriptions particulières dans la police d’assurance, essentiellement quant à la certification (BOSEC) des équipements de détection et de leur installation.
Version pdf Fiche 9.4
Toute association peut être amenée à lutter contre un incendie. C’est pourquoi il faut répondre aux normes et prendre des mesures préventives, dont celles visant à limiter la propagation du feu, par une intervention rapide et efficace. En outre, dans nos secteurs, il faut tenir compte du risque complémentaire: la présence de bénéficiaires, souvent dépendants des travailleurs présents sur les lieux. Il est donc important de connaître les caractéristiques minimales d’un incendie, afin de mieux prévenir celui-ci, et de réagir de façon adéquate.
Tout bâtiment ou construction est vulnérable au feu. Les cinq principales raisons d’incendies graves impliquant des victimes sont:
Ces trois éléments sont fréquemment présents dans les bâtiments ou les locaux.
Le combustible est la matière inflammable. Il peut être à l’état solide, liquide ou gazeux. Exemples : bois, papier, essence, alcool, gaz, linge, poussières dans une menuiserie ou une blanchisserie, etc.).
Le comburant est une matière qui, en présence d’un combustible, a la propriété de permettre une combustion.
Exemples : l’oxygène, l’air ambiant (composé de 21 % d’oxygène et d’azote), les peroxydes. Plus la concentration en oxygène est importante, plus la réaction sera vive.
La source d’inflammation correspond à l’énergie nécessaire au démarrage de la combustion. Elle peut être d’origine :
La direction et la ligne hiérarchique, ainsi que l’ensemble des travailleurs, doivent s’assurer que les chemins d’évacuation sont praticables et non encombrés. Les voies d’évacuation et les sorties de secours doivent déboucher le plus directement possible dans un lieu sûr. Elles doivent être dégagées et ne peuvent donc pas être obstruées par des objets, afin de pouvoir être utilisées à tout moment sans entrave. Les voies d’évacuation mènent au lieu de rassemblement, qui doit disposer d’un espace suffisant pour réunir les personnes évacuées, et se trouver à une distance suffisante du bâtiment sinistré pour que l’action des pompiers ne soit pas perturbée.
Les équipements de protection contre l’incendie permettent de détecter, de signaler, d’éteindre un incendie, mais aussi d’en limiter les effets nuisibles et de faciliter l’intervention des services de secours publics. Exemples d’équipements : le système de détection d’incendie ; les portes coupes feu ; les moyens de lutte : sprinkler (tête d’extinction automatique à eau), extincteur, robinets d’incendie armé (RIA, autrefois appelés dévidoirs muraux à alimentation axiale), couverture anti-feu ; les moyens de détection et de suppression des explosions, etc.
L’employeur doit mettre en place un équipement suffisant et adapté aux circonstances pour combattre l’incendie. Les bâtiments doivent être dotés de moyens d’extinction de première intervention dont la nature, le nombre et la localisation sont établis, si possible, après consultation du service incendie compétent. Les équipements de protection contre l’incendie doivent être contrôlés annuellement et maintenus en bon état d’usage par des entretiens (cf. BOBET, fiche 8.2.1) réalisés par un organisme spécialisé et accrédité pour le type d’équipement[[Les installations de gaz, chauffage, conditionnement d’air, et les installations électriques, doivent également être maintenues en bon état d’usage et être contrôlées périodiquement.]]. Les dates des contrôles et entretiens – ainsi que les constatations qui en découlent – doivent être conservées et tenues à la disposition du CPPT et des fonctionnaires chargés de la surveillance.
C’est pour s’assurer que la procédure de prévention des incendies fonctionne qu’il est obligatoire de réaliser, annuellement au minimum, un exercice d’évacuation des bâtiments (cf. BOBET, fiche 9.4.3). L’évacuation consiste à intimer l’ordre aux occupants de se rendre au point de rassemblement (zone de sécurité). Si aucun exercice d’évacuation n’est organisé, la responsabilité de l’employeur sera mise en cause.
Afin de faciliter l’intervention des secours et en vue de la préparation des exercices incendie, il est souvent préconisé – même si loi n’y oblige pas – de prendre contact avec le service incendie compétent afin de trouver des solutions concernant :
- la découverte trop tardive de la naissance de l’incendie;
- un chemin d’évacuation inutilisable (par exemple en raison d’une fumée trop dense);
- une connaissance insuffisante des issues de secours par les utilisateurs;
- des issues de secours inadéquates (nombre, dimension, conception);
- des sorties (de secours) fermées ou bloquées [[http://fr.prevent.be/net/net01.nsf/p/047D1A3766BAB491C1256BC000789AED]].

- thermique : surfaces chaudes (ex.: plaques de cuisson), appareils de chauffage, flammes nues, travaux par point chaud (comme le soudage au chalumeau) ;
- électrique : étincelles, échauffement dû à la vétusté ou à des surcharges électriques, faux contacts de câbles dénudés ;
- électrostatique (décharges par étincelles) ;
- mécanique : étincelles, échauffement ;
- climatique : foudre, soleil ;
- chimique : réactions exothermiques, auto-échauffement, emballement de réactions;
- bactériologique : la fermentation bactérienne peut échauffer le milieu et le placer dans des conditions d’amorçage d’un auto-échauffement, par exemple lorsque le fourrage est rentré trop vert ;
- les cigarettes.
- au moment de la construction et de l’aménagement du bâtiment ;
- au niveau de l’organisation de l’association. Exemples : choix des zones de stockage et d’emballage des matériaux facilement inflammables ; séparation entre la cuisine et les stocks de matériel combustible ; gestion des déchets de papiers et d’archives en lieu sûr ; interdiction de fumer ; séparation des conduites de gaz et d’électricité ; contrôles périodiques des équipements de protection contre l’incendie, et des installations de chauffage, d’électricité ; etc. (cf. BOBET, fiches 9.3 et 8.2.1).
- Alerter.
- Commencer l’extinction (si possible).
- Évacuer (si nécessaire).
- Prévenir l’incendie.
- Assurer la sécurité et si nécessaire l’évacuation rapide des travailleurs et de toutes les personnes présentes sur le lieu de travail, et pourvoir à leur évacuation rapide et sans danger.
- Combattre rapidement et efficacement tout début d’incendie pour éviter sa propagation, donner l’alerte et sonner l’alarme.
- Atténuer les effets nuisibles d’un incendie.
- Faciliter l’intervention des services de secours.
- les risques résultant : de l’aménagement des locaux ; des matières qui y sont entreposées ou traitées ; de la proximité d’installations dangereuses ; des activités à proximité immédiate du travail à effectuer ;
- les mesures de prévention prises ;
- les informations utiles pour la bonne compréhension des mesures de prévention (l’employeur s’assure que les entrepreneurs comprennent bien les informations qui leur ont été délivrées).
- l’endroit où les travaux sont effectués, la nature de ceux-ci, l’analyse des risques, et les mesures de prévention qui doivent être prises ;
- les mesures de prévention complémentaires.
- le document avec les résultats de l’analyse des risques incendie, et les mesures de prévention ;
- le document décrivant l’organisation du service de lutte contre l’incendie ;
- les procédures relatives : aux tâches confiées au service de lutte contre l’incendie ;
- l’évacuation des personnes ; aux exercices d’évacuation ; à l’utilisation des équipements de protection contre l’incendie ; à l’information et la formation des travailleurs ;
- le plan d’évacuation ;
- les constatations faites à l’occasion des exercices d’évacuation ;
- une liste des équipements de protection contre l’incendie disponibles sur le lieu de travail, et leur localisation sur un plan ;
- les dates des contrôles et entretiens des équipements de protection contre l’incendie, des installations de gaz, de chauffage et de conditionnement d’air, et des installations électriques ; ainsi que les constatations faites au cours de ces contrôles;
- la liste des dérogations individuelles éventuelles accordées à l’employeur sur la base de l’article 52 du Règlement général pour la protection du travail ;
- les avis rendus par :
- le conseiller en prévention compétent (et, le cas échéant, par le conseiller en prévention-médecin du travail ;
- le CPPT ;
- le service de secours public.
- les informations qui ont éventuellement été transmises à la demande du service de secours public, notamment pour l’élaboration du plan d’urgence et d’intervention (cf. BOBET, fiche 4.5 PIU).
- L’alerte à la direction et aux préposés à la lutte contre l’incendie.
- L’annonce[[L’annonce est l’information au service d’incendie de la découverte ou de la détection d’un incendie. Elle est donnée dans tous les cas de début d’incendie.]] au service d’incendie compétent.
- Les dispositions à prendre pour donner l’alarme.
- Les dispositions à prendre pour assurer la sécurité ou l’évacuation des personnes.
- La mise en œuvre des moyens de lutte contre l’incendie, disponibles dans l’établissement.
- Les dispositions à prendre pour faciliter l’intervention du service d’incendie compétent.


- le choix des lieux de rassemblement et la sécurité des itinéraires pour s’y rendre ;
- l’accessibilité des lieux en permanence aux véhicules de secours. Des aires de stationnement devront être prévues en suffisance aux abords immédiats des installations, de manière à permettre un parking aisé aux différents véhicules des services de secours (pompiers, police, ambulance, etc.). Joindre, le cas échéant, un plan d’accès ;
- l’accessibilité de certaines ailes avec les échelles ;
- l’accueil et le guidage des pompiers dans les bâtiments ;
- le plan d’action des pompiers ;
- l’accès au dossier relatif à la prévention incendie par les pompiers.